L’Oréal rend visite à l’organisation d’aide à la jeunesse Tonuso

En collaboration avec le fabricant de cosmétiques L’Oréal, l’un de ses principaux partenaires produits depuis plus de 10 ans, Goods to Give a rendu visite à l‘organisation d’aide à la jeunesse Tonuso. Le lieu de rendez-vous est une imposante maison de maître à Molenbeek, où la section Plan-aid offre un hébergement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, des soins et des conseils sur mésure à une douzaine de filles âgées de 12 à 18 ans dont la situation familiale est difficile. Lina Terrouche, responsable du groupe de vie, nous a montré avec enthousiasme la complexité de ce travail. Et nous avons été impressionnés.

Depuis 30 ans, l’asbl Tonuso s’engage en faveur des enfants et des jeunes filles qui, à Bruxelles et dans la périphérie bruxelloise, grandissent dans des conditions de grande vulnérabilité. Pour ce faire, l’accompagnement du jeune lui-même, de sa famille et du contexte est essentiel. « Nous accompagnons des enfants et des jeunes qui n’ont pas la possibilité de grandir entourés et en sécurité chez eux. Parce qu’elles ont été confrontées à la violence domestique, aux abus ou à la négligence. Nous essayons de leur procurer ce dont elles ont besoin et, en même temps, nous travaillons sur la situation familiale afin qu’elles puissent éventuellement retourner chez leurs parents. Chaque famille ou chaque histoire est unique. Il faut toujours chercher ce qui convient le mieux au jeune et à sa famille.”

Structure et stabilité

Les jeunes filles arrivent chez Tonuso à la demande du tribunal de la jeunesse. « En général, elles ne sont pas heureuses d’arriver ici, avec d’autres filles qu’elles ne connaissent pas. Elles veulent rentrer chez elles, même si elles ne s’y plaisent pas. Nous essayons de structurer et de stabiliser leur vie quotidienne dans une atmosphère chaleureuse, calme et familiale. Dans la mesure du possible, elles continuent de fréquenter leur ancienne école et à pratiquer leurs activités extra-scolaires. Une fois qu’elles ont atteint l’âge de 18 ans, certaines s’installent dans un logement indépendant, éventuellement avec l’aide et le soutien de Tonuso. D’autres retournent, comme prévu, chez leurs parents.  »

Manque de personnel et de budget

Les jeunes filles qui séjournent au centre d’hébergement sont souvent confrontées à des problématiques multiples. Elles ont fait face à des traumatismes, des troubles psychologiques et/ou du comportement. Des éléments qui doivent être pris en compte et suivis, mais c’est là que les choses se gâtent, selon Lina Terrouche. « Il n’y a pas assez de thérapeutes. Nous voulons qu’elles soient suivies le plus rapidement possible par un psychologue ou un psychiatre, mais les listes d’attente sont longues. Lorsque quelqu’un vient nous voir à l’âge de 16 ans, par exemple, il y a de fortes chances qu’il ne bénéficie jamais d’un suivi psychologique avant ses 18 ans et puis qu’il ne remplisse plus les conditions requises. Nous ne pouvons même pas offrir un suivi minimum.” Outre la nécessité d’un suivi psychologique pour les jeunes, le manque de personnel se fait cruellement sentir. « Sur papier, notre équipe compte huit personnes, avec la possibilité d’en ajouter une neuvième, mais nous sommes six. Cela signifie qu’il y a moins de suivi individuel des jeunes et des enfants. Cela fait plus de six mois que nous cherchons du personnel, mais cela devient tout simplement introuvable. Sans parler du turnover ou des démissions en raison de la charge de travail. On n’insistera jamais assez sur ce point, c’est désastreux. Et un véritable casse-tête dans l’organisation des gardes ».

Se maquiller pour retrouver la confiance en soi

Une meilleure rémunération peut aider à trouver la main d’oeuvre, mais des efforts importants sont également nécessaires en termes matériels. « Nous avons désespérément besoin de plus de budget. Pour donner une idée, nous recevons 100 euros par an et par enfant pour leurs loisirs – l’activité la plus importante pour nos jeunes. Même si nous faisons preuve d’une grande créativité avec les moyens dont nous disposons, nous ne pouvons pas leur offrir les occupations dont elles ont tant besoin.”

C’est pourquoi le soutien d’entreprises comme L’Oréal est plus que bienvenu. « Nos filles sont très soucieuses de leur apparence. Les produits de maquillage, de coiffure et de soins de la peau de L’Oréal sont donc très demandés ici. Evidemment, ce sont des produits de marque. Les marques jouent un rôle majeur auprès des jeunes. Le maquillage peut être un outil précieux pour les adolescentes fragilisées afin de renforcer leur confiance en elles et leur expression d’elle-même. Il peut également les aider à exprimer leurs émotions. Cela nous donne l’occasion de leur offrir quelque chose de plus de temps en temps. À Noël, par exemple, nous avions préparé des colis remplis des produits de soin. Elles en ont été très heureuses.”

Continuer à donner

Erik Troost, directeur du développement durable de L’Oréal, s’en réjouit. « Cette visite me montre clairement la nécessité de faire don de nos produits à Goods to Give et, par conséquent, à des organisations comme Tonuso qui font un travail formidable. Cela me touche de voir l’impact de nos produits sur ces jeunes filles. Il ne s’agit peut-être que de petits gestes, mais ils ont un sens car cela les aident. Pour nous, c’est une confirmation supplémentaire que nous devons continuer dans cette voie.”

David Catteau, directeur de la logistique chez L’Oréal, acquiesce. « Cela permet de voir concrètement où vont nos produits et ce que cela implique. C’est incroyable ce que vous faites ici et c’est formidable de savoir que nous pouvons y contribuer grâce à nos produits. Erik et moi partagerons cette expérience en interne et la transmettrons à nos collègues pour qu’ils prennent conscience, à tous les niveaux, de la nécessité de poursuivre cette action et de continuer à faire des dons. Nous voulons être le relais dans ce domaine.”

Pour un avenir meilleur

Malgré les situations lourdes auxquelles elle est confrontée chaque jour en tant qu’accompagnante, Lina continue de faire son travail avec dévouement. « Lorsque j’ai commencé ici il y a quatre ans en tant que stagiaire, je ne savais même pas qu’il existait de telles structures pour les jeunes. Au cours de mon stage, j’ai découvert la passion pour ce métier, pour les jeunes. Le fait qu’ils se sentent écoutés dans leur situation difficile et que je puisse apporter un mieux dans leur vie – sans vouloir m’attribuer un rôle héroïque – me maintient ici. Travailler avec ces filles sur leur avenir – que j’espère meilleur – est un formidable défi pour moi ».

21/02/2024
Carina Rooselaers
Reporter Volant Goods to Give

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